Plantes utiles ou plantes destructrices : la magie et la perversité du coton

Le coton est une plante que nous connaissons et utilisons tous au quotidien. Elle fait partie de notre vestiaire, mais est également présente dans nos armoires à pharmacie. Souvent mise en avant, cette plante magnifique et très utile n’est pas aussi vertueuse qu’on voudrait bien le croire, surtout lorsqu’on s’intéresse à son impact sur l’environnement. Olivier Behra, fondateur de L’Homme et l’environnement et Net Positive Impact, met en lumière le côté obscur du coton.

L’anecdote pour briller dans les dîners en ville 

La culture du coton est extrêmement polluante et a un impact aussi bien sur la nature que sur les populations locales. En Inde, premier pays producteur de coton, les cas de cancer et d’autisme ont fortement augmenté et des chercheurs travaillent sur le lien entre ce drame sanitaire et l’utilisation de pesticides contenant des métaux lourds.

La culture du coton au Burkina Faso : retour d’expérience

Depuis plusieurs années, L’Homme et l’environnement s’engage auprès des populations du Burkina Faso. L’enjeu est double : limiter la culture du coton, nocive pour l’environnement, et permettre aux populations locales de s’assurer des revenus.

Du coton et des éléphants

On parle souvent des éléphants menacés par la chasse et les braconniers qui convoitent leurs défenses. Mais le coton, même si c’est une simple plante, représente un risque majeur pour les éléphants du Burkina Faso. Dans ce pays où vivent des populations parmi les plus pauvres au monde vit également la plus importante population d’éléphants d’Afrique de l’Ouest.

Ici, comme dans d’autres pays, les cultures menacent la faune. Et les éléphants, ces géants qui représentent la sagesse, voient une partie de leur habitat disparaître au profit de champs de coton censés permettre aux habitants de gagner de l’argent.  Aujourd’hui, un corridor de seulement 18km² est au cœur des enjeux. Cet espace, appelé corridor des éléphants, permet à ces derniers de passer du ranch de Nazinga au parc de Kabori Tambi. Sans lui, ils ne pourront plus se rendre de l’un à l’autre.

Quand la culture du coton ne tient pas ses promesses

En mars 2021, Olivier Behra s’est rendu au Burkina Faso pour soutenir les projets engagés sur place par L’Homme et l’environnement et accompagnés par les partenaires de Net Positive Impact. Parti à la rencontre des planteurs de coton, il a recueilli le témoignage de l’un d’eux, dans le village de Kollo, au bord du corridor des éléphants de PoNaSi.

« Je plante du coton parce que je ne sais pas quoi faire d’autre, mais cela ne fait pas vraiment gagner de l’argent, je suis toujours pauvre ».

Son constat est sans appel : développer la nature du coton en détruisant les sols et la Nature est un non-sens pour l’avenir. C’est pourquoi il a mis en place des programmes sur place : pour enrayer la culture du coton et préserver un minimum d’habitat naturel permettant aux éléphants de se déplacer entre les aires protégées sans entrer dans des conflits avec les populations humaines sur leur passage.

ELEPHAS® Paris : une marque pour sauver les éléphants

Comme pour Madagascar, où L’homme et l’environnement soutient les populations locales en les accompagnant pour valoriser les ressources naturelles qui les entourent, l’association s’est engagée au Burkina Faso. Ici, c’est avec la marque ELEPHAS® Paris que l’alternative à la culture du coton s’est développée.

Il existe de nombreuses ressources naturelles d’intérêt économique dans les savanes arborées de la zone : karité, dattier du désert, néré, liane, raisinier, plantes médicinales, etc. Elles sont détruites par les cultures du coton dans une urgence économique face à la misère. Pourtant, elles représentent une formidable opportunité.

Sur place, ELEPHAS® Paris identifie les micro-projets demandés par les communautés locales et les soutiennent. Ainsi, les ressources naturelles sont valorisées et une nouvelle économie, basée sur des cultures plus durables, a pu voir le jour. En fabriquant des produits bio avec l’aide de groupements de femmes, c’est un nouvel avenir qui s’ouvre pour les communautés et les éléphants.

Pourquoi la culture du coton est-elle un non-sens pour l’environnement ?

Le coton est une plante fragile qui a besoin de beaucoup d’eau. Mais aussi de chaleur et de soleil. Cultivé essentiellement en Inde (premier pays producteur), au Bangladesh et en Afrique subsaharienne, mais aussi dans le sud des Etats-Unis ou encore en Chine, elle demande des efforts qui ne sont pas sans impact sur son environnement.

Des besoins en eau conséquents

Le cotonnier a donc besoin d’eau. De beaucoup d’eau. Pour produire 1kg de coton, il faut compter environ 10 000 litres d’eau, mais dans certains pays cela peut monter jusqu’à 29 000 litres d’eau !

Dans certaines régions, cette culture a eu des conséquences dramatiques, comme en mer d’Aral. Cette étendue d’eau a subi un assèchement de près de 90% alors qu’elle était le quatrième plus grand lac du monde dans les années 60. La raison ? Les deux rivières qui l’alimentaient ont été détournées pour irriguer les champs de coton.

Une armée de pesticides

Qui dit fragile dit utilisation de produits chimiques pour la protéger. Et les chiffres sont parlants : alors que la culture du coton ne représente que 3% des surfaces cultivées dans le monde, elle consomme 25% des pesticides. Des substances qui passent dans le sol, mais pas seulement.

Les animaux et espèces végétales alentours font aussi les fais de ces pesticides auxquels ils sont exposés. Certains directement pas ingestion ou exposition directe, d’autres pas ricochet. Mais des traces plus ou moins importantes de pesticides arrivent jusque dans nos rivières. Comment ? Les pesticides contenus dans le coton de nos vêtements s’échappent lors des lavages et atterrissent… dans la nature en passant par les canalisations !

Envie d'agir ?

Vous le pouvez !

En optant pour du coton bio et/ou en achetant les produits ELEPHAS® Paris qui reverse 1% de son chiffre d’affaire et, chaque année, au moins 10% de ses bénéficies pour soutenir les femmes productrices de ressources forestières non ligneuses autour du corridor des éléphants.